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Formation des ostéopathes

Formation des ostéopathes

L’Inspection Générale des Affaires Sociale (Igas) dresse un constat sévère sur la formation des ostéopathes et des chiropracteurs en France.

Constats

L’ostéopathie compte parmi les pratiques non médicamenteuses préférées des Français. Et pourtant la discipline pose de nombreux problèmes aux yeux de l’Igas notamment :

  • des enseignement qui « ne permettent pas de garantir la qualité des diplômes et, in fine, la sécurité des usagers« 
  • des « dérives possibles au sein de certaines écoles […] aux enseignements doctrinaires, excluant la collaboration avec les autres professionnels »

Source de dysfonctionnement

Depuis 2002 et la loi Kouchner, il n’est plus nécessaire d’avoir un statut de professionnel de santé puisqu’il suffit de suivre un cursus de cinq ans dans une école privée agréée par l’Etat. Pour accueillir des élèves, les écoles doivent obtenir un agrément, délivré par la commission consultative nationale d’agrément (CCNA). Or celle-ci peine à « valider certains critères pourtant essentiels touchant à la pédagogie et au niveau des compétences professionnelles acquises lors des pratiques cliniques« ,

  • car aucun contrôle n’est réalisé sur place par les ARS
  • et il suffit d’une simple déclaration des établissements sur la qualification des enseignants et leur temps de présence

Préconisations de l’IGAS

  • mise en place un registre des accidents graves consécutifs à des actes d’ostéopathie et de chiropraxie
  • création d’une commission nationale, chargée de décrire et d’évaluer les pratiques des ostéopathes et des chiropracteurs
  • faire respecter les référentiels métiers qui parfois ne sont même pas connus par certains étudiants et professionnels en exercice (certaines manipulations, notamment celles du crâne, de la face et du rachis, ne peuvent être effectuées qu’après établissement par un médecin d’un diagnostic attestant l’absence de contre-indication, d’autres sont tout simplement exclues en toutes circonstances, comme les manipulations gynéco-obstétricales).
  • faire évoluer les critères pour être diplômé en ostéopathie, afin de « garantir la qualité des diplômes délivrés » (validation d’un examen final dont le jury comporterait des membres extérieurs à l’école, création d’un organisme public de formation à l’ostéopathie, comme c’est le cas en Allemagne par exemple)
  • réduction du nombre de professionnels formés, aujourd’hui en « augmentation incontrôlée » (la France est en effet le pays qui compte le plus d’ostéopathes par habitant, 42 pour 100 000, contre 34 aux Etats-Unis et 8 en Allemagne)
  • encourager la recherche, car jusqu’à présent plusieurs études tendent à montrer que l’ostéopathie ne serait pas, ou peu, efficace

Lutter contre les déserts médicaux, ferment de dérives

Certains de nos interlocuteurs nous ont décrit des situations dans lesquelles des patients, vivant dans des déserts médicaux, auraient recours régulièrement à un ostéopathe en lieu et place du médecin ou du masseur kinésithérapeute.

Les carences grandissantes en professionnels de santé laissent craindre que ces pratiques déviantes ne se répandent